La formation devient permanente, ce n’est plus un acte isolé. Cependant, nous apprenons en permanence de façon plus ou moins consciente. Pour certains, tel des « Monsieur Jourdain », ils apprennent sans le savoir. Lorsqu’ils réalisent des recherches sur internet, ils évoluent de site en site et découvrent des contenus que la curiosité va amener à lire. Et ils apprennent, ils n’ont peut-être pas la possibilité d’approfondir, mais ils ont découvert et appris. Et qui sait, au détour d’une discussion avec un collègue, manager, connaissance, ils auront peut-être l’occasion d’aborder le sujet qu’ils ont découvert en faisant leur recherche, de le partager, le challenger et l’approfondir, et, pour peu qu’une petite émotion passe par là, ils s’en souviendront.

Pour d’autres, ils développent une démarche d’apprentissage autonome, en recherchant sur Google, en regardant sur YouTube, partagent ou lisent les articles ou post de pairs, d’experts, d’influenceurs sur des réseaux professionnels. Ils prennent également l’initiative de s’inscrire à des MOOC pour découvrir de nouveaux sujets ou en creuser d’autres. Ce mouvement qui ira crescendo et il est crucial d’accompagner les acteurs en manque d’autonomie sur cette activité.

« Le roi est mort, vive le roi ! »

Vous l’aurez compris, la formation n’est plus un acte ponctuel organisé, structuré et défini tel qu’on l’a connu, mais un process permanent autour duquel s’articule plusieurs acteurs. Le premier acteur, en lead, et qui porte la responsabilité de cette formation permanente, c’est le collaborateur/trice lui/elle-même, vous et moi. C’est nous qui donnons la direction, faisons nos choix de développement, y investissons notre temps et notre argent (je fais référence à la monétisation du CPF notamment). Second acteur, relai actif, motivant, qui donne du sens, c’est le manager de proximité qui va porter cette action de développement permanent, valoriser le partage de connaissance, développer l’esprit collectif et identifier de façon individuelle et collective l’amélioration de la performance. Enfin dernier acteurat last but not least, l’équipe formation/développement des compétences qui met à disposition un écosystème de contenus formels et informels, des communautés d’experts métiers, mentors et pairs, des outils d’assessment et de suivi de progression et qui accompagne sur le développement de la performance individuelle et collective sur les enjeux quotidiens et stratégiques de l’organisation.

ecosystème de formation permanente

Traduction du schéma « modern learner » de Jane Hart

C’est la seule façon de construire une véritable organisation apprenante en mettant en place un process pour créer la permanence. De nombreux départements de formation/développement des compétences font de grands efforts pour transformer leurs activités de formation – en créant des ressources plus courtes, plus visuelles, plus sociales, plus flexibles et plus accessibles – et répondre à des enjeux de temps, d’adaptation aux appétences et organisations des collaborateurs.

Ce n’est plus suffisant ! Les organisations évoluent dans un monde mouvant, rapide, ambigu et l’équipe formation a de plus en plus de mal à répondre aux besoins de tous, et encore moins à les préparer pour l’avenir (1). D’où la nécessité d’activer d’autres relais (collaborateurs et managers), de mettre en place les maillons de la chaîne de compétences, et de les animer. Lorsque l’objectif est d’aider les individus à réussir pleinement, ils se sentent valorisés et cela conduit à des niveaux plus élevés d’engagement et de performance, et à la réalisation des objectifs organisationnels. En conséquence, tout le monde y gagne !

Pour se transformer et maintenir leur performance, les organisations ont besoin de collaborateurs au fait des changements dans leur secteur d’activité, d’impact sur leur métier et qu’ils soient prêts à évoluer. Dans cette dynamique d’apprentissage permanent, les collaborateurs vont devenir porteurs de créativité, d’innovation, de collaboration pour le plus grand bénéfice des organisations.

Aujourd’hui, on dit qu’un jeune qui passe le bac cette année, va se former à un métier qui n’existera plus tel qu’on lui a appris quand il sortira de son cursus. On réfléchit à de nouvelles façon d’enseigner. Quels métiers seront là demain? Et surtout ceux, à suffisamment forte valeur pour ne pas être pratiquées par des robots, au moment où l’humain arrivera sur le marché. Tout le monde doit prendre l’initiative de se développer en permanence dans un monde du travail en évolution où les emplois changent tout le temps – et où il n’y a plus un métier pour la vie.

 

(1) Il est crucial que la formation/développement des compétences concentrent leurs efforts sur ce qui est important (à valeur) pour l’organisation et soit un support à la performance du business, mais c’est un autre sujet !


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